Depuis quelque temps, vous prenez soin de vos choix alimentaires, néanmoins, ces efforts restent infructueux face à l’aiguille du pèse-personne qui reste immobile ou oscille du mauvais côté ? Bien sûr, il peut y avoir quelques faux pas, volontaires ou non, qui rendent la tâche plus ardue, ou bien vous êtes peut-être simplement dans l’ignorance de certains rouages physiologiques…
Dans notre esprit collectif, la notion de perte de poids est directement liée à celle d’une consommation excessive de nourriture et à un faible engagement dans l’activité physique, note amèrement Coline Flandrin, notre experte en nutrition et diététique de Lille. Cette perception faussée engendre une déception cuisante chez bon nombre d’entre nous qui travaillent à amincir leur silhouette tout en diminuant de manière notoire la taille de leurs repas. Face à ce paradoxe déconcertant, la tentation de l’abandon doit être grande. « Pourtant, la perte de poids est un processus mouvementé, où le simple fait de garder un œil sur ses habitudes alimentaires ne garantit pas une fonte des kilos », ajoute notre spécialiste. Nous allons nous pencher sur les facteurs qui pourraient être à l’origine de l’échec de votre course à la minceur.
Le rythme de fonctionnement de votre métabolisme
Métabolisme: un mot que tout le monde prononce sans cesse, mais dont le sens reste flou pour la plupart d’entre nous. Essentiellement, chaque individu possède un métabolisme spécifique, qui définit la rapidité avec laquelle notre corps consomme les calories pour maintenir nos organes vitaux en marche, en mouvement comme à l’arrêt. Certains d’entre nous héritent malheureusement d’un métabolisme lent, ce qui implique qu’ils brûlent moins de calories. Par conséquent, peu importe l’importance du contrôle qu’ils exercent sur leur alimentation, ils sont davantage susceptibles de convertir les calories superflues en tissus adipeux.
En guise de rappel, plusieurs facteurs façonnent notre métabolisme :
- L’évolution naturelle de notre organisme fait qu’avec le temps , le métabolisme a tendance à ralentir en raison de la perte progressive de notre masse musculaire.
- Notre composition corporelle a aussi un impact significatif : plus nous avons de muscles, plus notre métabolisme est élevé.
- Évidemment, la génétique joue un rôle crucial : comme précisé plus haut, notre métabolisme peut être plus ou moins rapide en fonction de nos gènes.
- Une activité physique régulière peut booster temporairement le niveau de notre métabolisme et, aux antipodes, une sédentarité ou une faible activité physique peut ralentir notre métabolisme.
- En dernier lieu, la nature des aliments que nous consommons ainsi que notre équilibre alimentaire peuvent influencer notre métabolisme. D’ailleurs, les sauts de repas et les régimes fortement hypocaloriques peuvent déclencher une baisse du métabolisme en raison d’un mécanisme d’adaptation du corps à une consommation de calories réduite (voir plus tard).
Il existe donc un certain nombre de raisons pour lesquelles notre métabolisme peut fonctionner moins rapidement. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que nous sommes prédestinés à la prise de poids! Après avoir identifié les caractéristiques de votre métabolisme, il vous est tout à fait possible de conserver un poids de forme stable. Pour plus de précisions, songez à faire appel à un médecin spécialisé qui saura vous prodiguer des conseils personnalisés, conclut la nutritionniste Coline Flandrin.
Les conséquences à long terme des régimes restrictifs…
La nutritionniste met en garde contre les effets potentiellement néfastes sur notre poids et notre santé en général d’une pratique régulière de régimes restrictifs. Certes, certains de ces régimes peuvent aboutir à une perte de poids temporaire, mais leur efficacité à long terme tend souvent vers le néant… Voici pourquoi : lorsque vous optez pour un régime sévèrement limité en calories, votre corps interprète cette situation comme un état de privation. Par conséquent, il ralentit le métabolisme en vue d’économiser de l’énergie. Votre corps brûle donc moins de calories pour alimenter ses fonctions de base, ce qui peut freiner la perte de poids, et même mener à une reprise de poids lorsque vous revenez à une alimentation « normale » (c’est l’effet yo-yo).
Les régimes restrictifs sont en mesure de mener à une perte de poids soudaine, mais cette perte s’explique souvent par une déperdition de masse musculaire, qui à son tour ralentit le métabolisme. Dans certains cas rares, ils peuvent également causer des carences alimentaires; mais ce qui inquiète surtout Coline Flandrin, ce sont les conséquences de ces régimes sur notre comportement alimentaire :
Ces régimes restrictifs, souvent à l’origine de frustrations, peuvent engendrer à long terme une relation malsaine avec la nourriture, ainsi que des obsessions alimentaires, un sentiment de culpabilité associé à la consommation de certains aliments, voire même, en extrême, aboutir à de l’anorexie, à de la boulimie, ou à de l’hyperphagie boulimique, met-elle en garde.
Vous êtes-vous déjà demandé si vos repas étaient vraiment équilibrés ?
Il est important de noter que une quantité limitée de nourriture ne garantit pas nécessairement la consommation d’un régime sain et équilibré. Si votre régime alimentaire se caractérise par une insuffisance de nutriments et une surabondance de calories vides, vous risquez de continuer à prendre du poids en dépit de la faible taille de vos portions. De plus, ces types d’aliments peuvent provoquer des pics de sucre dans le sang, ce qui peut entraîner une stimulation de l’appétit et de fréquentes fringales. Dans cette situation, l’ajustement de votre alimentation devient impératif :
- Réalisez un relevé détaillé de vos repas et encas sur une période de quelques jours, de façon à mieux appréhender vos habitudes alimentaires et détecter les aspects à améliorer.
- Pour que l’évolution soit progressive et réaliste, fixez-vous des objectifs réalisables, comme la diminution de votre consommation de sucre ajouté, l’augmentation de votre consommation de légumes, la préparation plus fréquente de repas maison, etc.
- Dans votre alimentation quotidienne, favorisez les aliments qui présentent une valeur nutritive élevée comme les fruits, les légumes, les céréales complètes, les protéines maigres (poisson, volaille, légumineuses) ainsi que les produits laitiers à faible teneur en matières grasses. Réduisez parallèlement votre consommation d’aliments riches en sucre, en graisses saturées et en sel.
- Il est essentiel de maintenir une surveillance constante de votre consommation, même avec des aliments traditionnellement considérés comme bons pour la santé, car une consommation excessive peut conduire à la prise de poids. « Il s’agit davantage de respecter votre équilibre énergétique et vos sensations alimentaires. Est-ce que j’ai faim ou est-ce que je mange par habitude ? », s’interroge Coline Flandrin.
- Pensez à prendre soin de votre hydratation et à boire de l’eau tout la journée, en évitant autant que possible les boissons gazeuses, sucrées et alcoolisées.
Et, nous tenons à le répéter si vous ressentez la faim, ne renoncez surtout pas à un repas pour perdre du poids. « Il faut s’alimenter lorsque vous ressentez la faim », insiste la diététicienne nutritionniste.
Le pendule de votre équilibre énergétique bascule du mauvais côté : vous manquez cruellement d’activité physique
En effet, il est de notoriété publique que la sédentarité joue un rôle crucial dans notre prise de poids. « Toutefois, le concept de sédentarité ne doit pas se mélanger avec celui de l’activité sportive. Laissez-moi expliciter », interjecte Coline Flandrin. Lorsqu’on parle de sédentarité, on fait référence à l’absence quasi totale d’activité physique, c’est-à-dire passer une majeure partie de son temps sans bouger, assis ou couché. Par contre, l’activité sportive englobe nos efforts dédiés à des activités physiques planifiées et structurées, comme nager, faire du vélo ou danser. » Pour notre experte en santé, s’adonner aux sports n’est pas forcément obligatoire pour perdre du poids, contrairement à la pratique régulière d’une activité physique. Elle justifie sa position par les arguments suivants :
- La sédentarité peut entrainer undéséquilibre entre les calories absorbées via les aliments et celles dépensées: Une balance énergétique négative se manifeste lorsque nous ingérons plus de calories que nous n’en dépensons, engendrant ainsi l’excédent de calories qui se transforme en graisse, causant une prise de poids.
- Une vie marquée par une sédentarité accrue est souvent corrélée avec une agglomération de graisse viscérale (la graisse qui se dépose autour des organes à l’intérieur de l’abdomen), elle est intimement liée à un risque plus élevé de développer des maladies cardiaques et un diabète de type 2.
- En outre, comme énoncé plus tôt, la sédentarité peut provoquer un ralentissement métabolique au repos et une diminution de la masse musculaire. On n’oublie pas non plus qu’elle peut affecter fortement la régulation des hormones régissant l’appétit et la sensation de satiété.
Pour garder votre santé intacte et maintenir un poids stable, le mot d’ordre est : bougez plus !
Petit rappel : l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) suggère à la tranche d’âge 18-64 ans d’accorder au moins 150 minutes par semaine à des activités d’endurance de niveau moyen (marcher, vélo, loisirs, etc.) ou bien 75 minutes à des activités d’endurance intense (courir, s’entrainer dans une salle de gym, jouer au tennis, nager, etc.)
Une perturbation hormonale pourrait-elle entraver votre objectif de perte de poids ?
Il est indispensable de considérer le rôle prépondérant que nos hormones tiennent dans le contrôle de notre corpulence. Diverses anomalies hormonales ou métaboliques peuvent déclencher une prise pondérale, même en présence d’une diététique bien équilibrée. Les plus notablement impliquées sont :
- l’hypothyroïdie, qui survient lorsque la glande thyroïdienne n’arrive plus à produire en quantité suffisante les hormones thyroïdiennes,
- le syndrome de Stein-Leventhal, connu également comme le syndrome des ovaires polykystiques, qui est souvent associé à une résistance à l’insuline, ce qui engendre une prise de masse corporelle,
- et le très rare syndrome de Cushing, une pathologie génétique qui entraine une surproduction de cortisol, provoquant essentiellement une accumulation de graisses autour du visage, du cou et de la zone abdominale.
Il est important de rappeler qu’un certain nombre de médicaments couramment utilisés, tels que les psychotropes (c’est-à-dire les antidépresseurs et anxiolytiques), certains neuroleptiques, les corticoïdes, ou encore les bêtabloquants, ont le potentiel de perturber les niveaux de leptine, de ghréline, ainsi que de diverses hormones sexuelles. Ces variations peuvent alors manifester par une prise de poids ou par une perte de poids freinée.
La tension constante et l’insomnie vous affligent-ils ?
Voici comment le stress chronique, malheureux compagnon de bien des existences, joue un rôle pernicieux dans l’accumulation de kilos superflus. Sous les effets du stress, notre organisme déclenche la production d’hormones comme le cortisol. Celle-ci a l’effet pervers de doper notre appétit tout en encourageant le corps à stocker la graisse, notamment dans la zone abdominale. Il n’est pas rare que le stress nous pousse à chercher un réconfort gustatif, nous engageant dans une consommation excessive de calories qui a pour conséquence un épaississement progressif de notre silhouette. Le stress a également tendance à nous inciter à grignoter des aliments trop riches en sucre et en graisse.
Par ailleurs, le sommeil chroniquement déficitaire agit sournoisement sur notre poids. Le manque de sommeil régulier perturbe l’équilibre entre les hormones de l’appétit, la leptine et la ghréline, déséquilibrant ainsi notre satiété et notre faim. Plus insidieuse encore, l’insuffisance de sommeil draine notre énergie et amoindrit notre motivation à maintenir une activité physique ou sportive régulière. De plus, ceux qui ont des nuits écourtées et qui veillent tard sont souvent tentés par des en-cas de fin de soirée ou de manger juste avant le coucher, des habitudes qui concourrent à l’augmentation de poids.
Ces effets négatifs ont tendance à s’accumuler. C’est pourquoi il est crucial de s’attaquer activement à votre stress et à vos problèmes de sommeil, en sollicitant l’aide de professionnel(le)s chevronné(e)s.
Est-ce que vous êtes aux prises avec un problème de rétention d’eau ?
La rétention d’eau, ce problème sournois, peut entraver la perte de poids et donner l’impression qu’on n’avance pas, ou pire, qu’on prend du poids. Il s’agit en fait de l’excès de fluides que notre organisme stocke dans ses tissus. Cela peut causer un gonflement passager, surtout visible au niveau des mains, des pieds, des chevilles ou du visage. Vous pouvez très bien être en train de perdre de la graisse corporelle, mais l’aspect masquant de l’eau retenue peut sembler contrecarrer vos progrès, ce qui peut être frustrant et déconcertant.
Il est crucial de saisir que la rétention d’eau n’est généralement que transitoire et peut être affectée par divers éléments, parmi lesquels figurent l’alimentation, l’hydratation, l’exercice physique et l’état général de santé. Si vous remarquez une rétention d’eau récurrente ou si vous êtes préoccupé par son influence sur vos efforts, n’hésitez pas à consulter ! Un professionnel saura identifier les facteurs sous-jacents de votre situation et vous proposer des recommandations adaptées à votre cas pour vous aider à atteindre vos buts.
Un progrès musculaire grâce à votre régime sportif !
C’est tout à fait normal, en effet, d’accroître votre poids tout en pratiquant régulièrement un sport. Si vous avez récemment intégré une séance d’entraînement, surtout avec des exercices de résistance, vous avez probablement augmenté votre masse musculaire et incinéré une quantité modérée de graisse. À votre grande surprise, le muscle présente une plus grande densité que le gras !
Diverses activités sportives et physiques (notamment l’haltérophilie, le bodybuilding ou l’entraînement en poids) peuvent ainsi conduire à une augmentation de la masse musculaire visible sur la balance… « Cependant, il convient de se dissocier de la notion de poids en elle-même, l’essentiel est de gagner en tonus pour avoir une sensation agréable de son corps », affirme avec insistance Coline Flandrin.
Finalement, patience : Voici le mot d’ordre !
Comprendre et mettre sous perspective la prise de poids inexplicée malgré une alimentation modérée, relève d’une complexité indéniable, écartant l’idée d’une percée facile et universelle. Si vous vous reconnaissez dans cette situation, ne restez pas seul(e) dans cette aventure, cherchez du soutien pour atteindre vos objectifs de minceur. L’élément primordial à retenir, c’est la nécessité d’afficher une grande patience. Une perte de poids véritable et durable ne peut être radicale, mais doit suivre une cadence progressive. Rappelons-nous que chaque individu est une combinaison singulière, et qu’honorer notre santé globale s’avère plus essentiel que de rester obstinément fixé sur le poids indiqué par notre balance. En outre, ressentir une énergie accrue et de l’aise dans son corps, engendre souvent un bien-être tout aussi avantageux que d’écarter quelques kilogrammes à notre compte !