L’esprit créatif de l’homme semble sans limites, en particulier lorsque l’objectif est de conquérir l’ennui. À cet égard, nombreux sont ceux qui apprécient désormais une balade en taxi. Un engouement qui n’a pas tardé à surprendre – désagréablement – les compagnies de taxi qui n’ont apparemment pas anticipé la popularité fulgurante dudit phénomène.
Qui pourrait en effet vous apercevoir à bord d’un véhicule sans chauffeur, à part… absolument tout le monde ?
Le taxi de la passion
Dernièrement, les régulateurs ont donné le feu vert aux firmes américaines Waymo et Cruise pour faire circuler leurs véhicules à San Francisco, et ce, 24 heures sur 24. Les résidents et les touristes de la ville ont ainsi la possibilité de commander un taxi autonomisateur à tout moment de la journée, pour tout type de trajet. Cette avancée pourrait signifier un tournant pour toutes les métropoles du globe, et pour un secteur ayant injecté des sommes phénoménales, ainsi qu’une grande partie de son temps dans le développement de ces technologies. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de penser que cette évolution engendrera son lot de polémiques que ces nouveaux services de transport appréhendent certainement. De quoi alimenter les débats pendant un moment.
Quoi qu’il en soit, les clients ont rapidement répondu présent. Interrogés par le San Francisco Standard, plusieurs d’entre eux prétendent avoir eu des rapports intimes à bord de ces véhicules en mouvement. Si aucune preuve tangible ne vient corroborer ces déclarations, des factures associées à ces allégations semblent apporter une certaine crédibilité à celles-ci, du moins à en croire le journal. Cela dit, ce constat ne semble guère surprenant. En effet, le Standard cite une étude de 2019 prédisant l’émergence du tourisme sexuel dans les voitures autonomes, au point de rivaliser avec les hôtels de charme.
Pourtant, le confort des trajets ne semble pas être le principal attrait de ce type d’expérience, si l’on en croit les témoignages collectés par le journal. Il s’agirait plutôt d’une folle aventure. « L’idée d’être en public et le sentiment de tabou autour de cette expérience rendent le tout encore plus attrayant et excitant », confie une utilisatrice. On peut aisément imaginer que les embouteillages de San Francisco contribuent à rendre les courses… légèrement plus longues.
Caméra, moteur !
Que pensent Cruise et Waymo de tout ça ? Les deux entreprises n’ont pas encore formulé de réaction explicite sur le sujet. Cruise, seule concernée pour le moment, s’est contentée d’un rappel de ses règles communautaires stipulant que les clients sont invités à adopter un comportement respectueux et à ne pas s’adonner à des activités « dérangeantes ou malvenues pour les autres », à l’intérieur comme à l’extérieur du véhicule. Rien néanmoins sur les activités à caractère sexuel. Chez Waymo, on exhorte les passagers à respecter et à laisser les véhicules dans un état impeccable. Il est précisé que la consommation d’alcool est interdite, tout comme fumer dans le véhicule.
Il faut rappeler que ces services sont encore à leurs prémices. Il est donc fort probable que leurs réglementations évolueront et se peaufineront avec le temps. Pour l’heure, les rues de San Francisco doivent offrir un spectacle assez atypique, puisque les vitres des voitures autonomes qui y circulent ne sont pas teintées. Par ailleurs, pour des questions de sécurité, l’intérieur et l’extérieur de ces véhicules sont équipés de caméras, comme le soulignent Waymo et Cruise. On peut donc supposer que les agissements de certains clients ont été enregistrés, au moins temporairement, sur leurs serveurs. Un détail qui pourrait bien embarrasser tous les acteurs concernés.